Il vous est sûrement arrivé de vous demander dans votre travail d’accompagnement « à quoi bon ? », ou bien « que va t-il se passer maintenant ? » et l’après ?
Votre métier renvoie à ce que nous sommes, des hommes et des femmes
inscrits dans une histoire qui nous dépasse.
Travailler avec ces jeunes, leur demander de faire des efforts, les aider au quotidien, les aider à dépasser leurs craintes, leurs incompréhensions, leurs difficultés et exiger cela d’eux jour après jour ; c’est les inscrire dans cette histoire, les ancrer dans le monde. Nous avons beaucoup à apprendre d’eux.
Il convient d’adopter la posture suivante : le rôle de l’aesh est de s’effacer au fur et à mesure de l’avancée en autonomie de l’élève (autant que faire se peut).
Qu’inclut le terme accompagner ?
– Accompagner, c’est proposer, laisser l’autre se confronter à certaines difficultés.
– Guider, c’est diriger, dire à l’autre ce qu’il doit faire car on pense que c’est bien pour lui. On pense qu’on sait toujours mieux que lui ce qui est bien pour lui.
– Aider, c’est protéger, sécuriser, faire parfois la place à l’autre quand il est en incapacité de faire.
En qui concerne les troubles à proprement parler rien ne sert d’insister pour avoir la réponse juste. Il convient de se concerter avec l’orthophoniste, l’ergothérapeute ou n’importe quel autre spécialiste qui s’occupe de l’élève.
ACCOMPAGNER : Échanger pour évaluer, connaître ses capacités et ses souhaits, savoir se mettre en retrait le moment opportun, associer un savoir être à des savoirs faire
LES BÉNÉFICES : plus de confort pour l’élève et par ricochet pour l’AESH.
OBSERVER ET NOTER : MAIS QUOI ?
Première chose : PARTIR DES BESOINS ET NON DES TROUBLES.
– Se saisir du semainier (classe ulis, rased fourni par le coordonnateur).
– Recourir aux grilles d’observation et d’évaluation d’un élève.
– Rédiger un bilan / compte rendu en ce qui concerne l’autonomie, le comportement, les progrès, les difficultés, les adaptations qui fonctionnent ou pas…
CONSEILS
– Se laisser le temps de se connaître l’un l’autre.
– Fixer un fonctionnement en accord avec l’élève. Coopérer avec l’élève en ce qui concerne le projet de l’élève et l’accompagner.
– Mettre en mot les inquiétudes, les angoisses, les freins, les leviers et les réussites.
– Être attentif, bienveillant mais ne rien s’interdire car ce qui peut coincer avec un élève peut fonctionner avec un autre élève. Un blocage, un échec peut être constructif s’il est porté, s’il y a un échange (l’élève doit se confronter aux réalités de la vie).
– Compenser au quotidien le handicap en gardant en tête qu’on ne va pas guérir l’élève mais on va l’aider à aller mieux.
– Étayer la vie de l’adolescent (jalonner le parcours de repères, apporter un aménagement, une adaptation).
– Travailler en lien avec les partenaires.
L’ESSENTIEL
– Repérer précocément les difficultés et les identifier.
– Apporter à tout élève les aides auxquelles il a droit.
– Respecter les spécificités professionnelles mais développer les complémentarités.
– Être à l’écoute des familles et de la souffrance de l’enfant.
– Prévenir une éventuelle attitude négative en aidant l’élève à développer une attitude positive et une bonne estime de soi.
– Les compliments encouragent et rassurent; insister sur les
réussites, reconnaître les qualités et positiver.
– Être vigilant à la socialisation de ces élèves (en classe, au sein de l’établissement).
STRATÉGIES
Les stratégies se construisent à partir du repérage de facilitateurs effectué au préalable. Exemple :
– Plus de temps,
– Utilisation de l’ordinateur,
– Oral privilégié,
– Reformulations des consignes,
– Hiérarchisation des consignes.
Les objectifs se réajustent selon l’âge de l’élève, selon les troubles et l’organisation scolaire. Ces stratégies visent à permettre à l’enfant de réaliser les apprentissages malgré son déficit.
1 – Les stratégies de contournement :
– Contourner l’écrit en passant par l’oral (lire ou enregistrer un texte).
– Mettre en place un ode de correction (classement des erreurs associé au repérage des stratégies préservées).
– Avoir recours à l’ordinateur.
– Devenir secrétaire d’examen.
– Présenter les mots nouveaux en amont.
– Accepter le suivi de ligne par un doigt, une règle, un cache.
– Alterner la couleur des syllabes / les codes couleurs avec les syllabes et les sons muets.
– Oraliser les consignes écrites.
– Proposer des livres audio (Litterature audio, Bibliboom, Livres audio gratuits).
– Utiliser des post-it, des fluos.
2 – Les stratégies de renforcement :
– C’est aider l’élève au mieux de ses potentialités, c’est renforcer par exemple de façon visuelle si l’élève a un trouble de discrimination auditive.
– C’est avoir des attentes claires et une attitude positive. Éloge et communication non verbale (sourire, oui de la tête, signe de bravo…). Les compliments doivent s’accompagner d’une description du comportement (les commentaires doivent porter sur ce que l’élève a fait et être formulés dans un langage positif) et être exprimés de différentes manières afin que ceux-ci ne perdent pas de leur valeur.
– Faire le compliment immédiatement (pour que l’élève soit susceptible de réitérer le comportement).
– Attribuer le succès à l’effort et à la capacité.
– Encourager à reformuler.
– Aider l’élève à reformuler avec ses propres mots.
– Aider à hiérarchiser les informations pour ne garder que le plus important.
ORGANISATION DANS L’ESPACE
– Éloigner des sources de bruit / d’évasion.
– Donner une table de taille suffisante.
– Écarter le matériel / les supports non nécessaires à la leçon / séance / à l’exercice.
– Proposer des supports clairs, nets et aérés.
NOTA BENE :
Toujours chercher à améliorer, ne pas hésiter à modifier et faire évoluer ses pratiques. Un enfant n’est pas un autre, ne jamais stigmatiser et toujours partir des besoins éducatifs de l’élève pour rester dans le champ de l’adaptation; les troubles et / ou les pathologies sont des données personnelles.
Conclusions :
Créer une équipe autour de l’élève (parents, enseignants, orthophoniste, pédopsychiatre, éducateurs, ergothérapeute, psychologue, infirmier scolaire, médecin scolaire…)